Lettre ouverte à Michel ONFRAY
Monsieur ONFRAY,
Je vous adresse cette lettre ouverte en sachant pertinemment
que vous ne la lirez jamais.
Je précise que vous avez connu la Mort de près, comme
moi, que vous avez perdu des êtres chers, moi également et que je supporte
encore la vie grâce à la Philosophie, vous aussi ?
Le lancement de votre « MOOK » FRONT POPULAIRE
m’a fait bondir.
A la lecture de
votre « profession de foi » accompagnant le lancement de votre revue
vous apparaissez comme celui que vous êtes devenu : un Prêtre au sens
Nietzschéen du terme !
Permettez-moi de citer un court passage de « La
généalogie de la morale » :
« -On devine déjà avec quelle facilité le mode d’évaluation
propre au prêtre peut se dissocier de celui de l’aristocratie, et ensuite se
développer en son contraire (…).
« Ce sont eux
qui, avec une effrayante logique, osèrent retourner l’équation des valeurs
aristocratiques (bon= noble = beau = heureux =aimé des dieux) et qui ont
maintenu ce retournement avec la ténacité d’une haine sans fond (la haine de l’impuissance),
affirmant « les misérables seuls sont les bons, les pauvres, les
impuissants, les hommes bas seuls sont les bons, les souffrants, les
nécessiteux, les malades, les difformes sont aussi les seuls pieux, les seuls
bénis des dieux, pour eux seuls il y a une félicité, tandis que vous, les
nobles et les puissants, vous êtes de toute éternité les méchants, les cruels,
les lubriques, les insatiables, les impies, vous serez éternellement aussi les
réprouvés, les maudits et les damnés » .
Je tiens juste à préciser que je ne considère pas nos
gouvernants actuels comme des aristocrates mais bien comme le clergé de cette
doctrine qui vise à « l’étouffement général du sentiment de vie, l’activité
machinale, la petite joie, surtout celle de l’ « amour du prochain »,
l’organisation du troupeau (…).
Monsieur ONFRAY, ayez au moins l’honnêteté intellectuelle
de ne pas vous considérer comme « Nietzschéen » mais comme le socialiste libertaire que vous n’avez
jamais cessé d’être.
Je vous prie de croire, Monsieur, en l’expression de mes
sentiments les meilleurs.
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